On les a souvent pointés du doigt, en les accusant notamment de nuire à notre mémoire et d’endormir notre cerveau. Et pourtant, selon une étude de 2025, les écrans ne seraient pas si nocifs, puisqu’ils pourraient ralentir le déclin cognitif chez les seniors. Explication.
Une étude d’envergure qui bouscule les préjugés
On nous répète sans cesse que passer trop de temps devant son smartphone ou sur un ordinateur serait nocif pour notre cerveau. Ces habitudes pourraient, en effet, endormir notre cerveau et d’accélérer son vieillissement. Néanmoins, une étude publiée en avril 2005 dans Nature Human Behaviour, révèle une réalité plus nuancée. Loin d’aggraver le déclin cognitif, les écrans pourraient au contraire contribuer à le ralentir.
L’étude en question repose sur l’analyse de 57 travaux scientifiques internationaux. Elle porte sur plus de 411 000 adultes âgés de plus de 50 ans. Les chercheurs, dirigés par Jared Benge et Michael Scullin, ont comparé les fonctions cognitives selon l’usage des outils numériques. Le constat est sans appel. Les utilisateurs réguliers d’écrans présentent un risque réduit de 58 % de troubles cognitifs. Mieux encore, leur perte de capacités mentales ralentit de 26 % au fil du temps.
Attention, il faut nuancer les résultats. Les participants étudiés appartiennent à une génération bien particulière. Nés avant l’ère d’Internet, ils ont dû apprendre à manier les nouvelles technologies à l’âge adulte. Smartphones, ordinateurs, GPS… Ces outils sont aujourd’hui intégrés à leur quotidien. Ils s’en servent pour gérer leurs rendez-vous, communiquer, ou encore lire les actualités. Leur familiarité avec le numérique semble jouer un rôle protecteur pour leur cerveau.
Comment les écrans stimulent-ils le cerveau ?
Les chercheurs avancent trois mécanismes clés pour expliquer ces bienfaits. D’abord, la complexité des tâches numériques stimule l’activité mentale. Naviguer entre plusieurs applications, comprendre une interface, s’adapter à une mise à jour… Toutes ces actions sollicitent la mémoire, l’attention et la logique.
Ensuite, les écrans favorisent l’entretien des liens sociaux. Les messages instantanés, appels vidéo ou emails réduisent l’isolement. Ces différents échanges aident le cerveau à rester actif. Cela limite ainsi la détérioration de certaines fonctions cognitives.
Enfin, les outils numériques permettent de faire des compensations utiles. Les rappels automatiques, les calendriers et les assistants vocaux aident à mieux s’organiser. Ces aides soutiennent l’autonomie des personnes âgées et allègent ainsi leur charge mentale.
Une stimulation… mais à condition d’un usage actif
Attention toutefois à ne pas tirer de conclusions hâtives. L’effet positif des écrans dépend de leur usage. Regarder passivement des vidéos à la télévision ne stimule pas le cerveau. En revanche, utiliser activement un ordinateur pour apprendre ou interagir apporte de réels bénéfices.
C’est cette dimension interactive qui semble essentielle. Les effets bénéfiques apparaissent lorsqu’on mobilise ses capacités pour accomplir des tâches variées.
Comme le rappellent les auteurs, ces résultats doivent être interprétés avec prudence. Il est possible que les personnes déjà en bonne santé cognitive utilisent davantage les écrans. L’effet protecteur observé pourrait donc être partiellement influencé par ce biais.
De plus, l’étude porte sur une génération qui a découvert le numérique à l’âge adulte. On ignore si les résultats seraient les mêmes chez les jeunes générations, exposées dès l’enfance aux écrans.
Enfin, il ne faut pas voir les technologies comme une solution miracle. Un usage excessif, non contrôlé ou passif peut s’avérer néfaste. Tout est donc une question d’équilibre et d’intention.
