Le cholestérol est un mot qui fait peur. On le voit comme une des maladies du siècle, un tueur silencieux qu’il faut stopper avant qu’il ne soit trop tard. Mais si tout ça n’était qu’un mythe infondé ?
Le cholestérol est traité par de nombreux praticiens comme une maladie. Il est accusé, à tort, comme la source de nombreux problèmes cardiaques. Pourtant, sa présence dans le corps signifie parfois que l’organisme fait face à des difficultés. Ainsi, au lieu de stigmatiser cette molécule, il est plus utile de chercher les vraies causes de sa présence. Car non, le cholestérol est plus une conséquence que la cause d’une maladie.
La brique de base de notre corps
Avoir du cholestérol est mal vu par la plupart des médecins. De nombreux praticiens suggèrent d’ailleurs la prise de médicament pour limiter sa présence dans le corps. Pourtant, malgré les apparences, cette molécule est essentielle au bon fonctionnement de l’organisme.
Le cholestérol est un corps gras de la famille des stérols. L’organisme en produit jusqu’à 3 000 mg tous les jours. Il est principalement fabriqué par le foie, qui assure jusqu’à 75 % de sa production. Cependant, une partie du cholestérol présent dans le corps provient aussi de l’alimentation.
Le corps est capable d’ajuster la quantité de cholestérol qu’il fabrique en fonction des apports alimentaires. Néanmoins, s’il en produit autant, c’est pour une raison très simple. Cette molécule est indispensable au bon déroulement de nombreux processus métabolique.
Construite et réparer les tissus
Les corps gras font partie des éléments de base du vivant. Le cholestérol est d’ailleurs l’un des composants clé des membranes cellulaires. Ces dernières isolent les cellules de leur environnement et régulent les échanges entre la partie intracellulaire et le milieu extra-cellulaire.
Ce lipide fait aussi partie des principales composantes du cerveau. 60% du cerveau est constitué de corps gras, dont 50% est du cholestérol. Sans oublier que le cholestérol entre dans la composition de la gaine de myéline. Cette dernière est utilisée par nos nerfs pour transmettre l’influx nerveux.
Cette molécule organique agit aussi comme un précurseur de la vitamine D. Elle permet ainsi de synthétiser ce nutriment à partir des rayons du soleil. Le cholestérol est aussi un précurseur de nombreuses hormones stéroïdiennes. Cela est le cas des hormones sexuelles (testostérone, progestérone et œstrogène) ainsi que du cortisol.
Enfin, le cholestérol agit comme un pansement dans le corps. Il intervient localement pour réparer et de renforcer les tissus lorsqu’ils subissent une agression. Cela est notamment le cas en cas d’inflammation.
Bon et mauvais cholestérol
Lorsque l’on fait des recherches sur internet, on voit généralement la mention “bon” et “mauvais cholestérol. Et pourtant, quand on y regarde de plus près, ces notions ne font pas sens. Le corps ne produit qu’une seule variété de cholestérol, qui ne peut donc être bon ou mauvais.
Mais dans ce cas, qu’est-ce que c’est que ces molécules LDL et HDL dont on parle si souvent ? Le terme LDL signifie lipoprotéine de basse densité, tandis que HDL veut dire lipoprotéine de haute densité.
Comme vous pouvez le voir, ce ne sont pas des corps gras, mais des protéines. Ces molécules organiques sont utilisées pour transporter le cholestérol dans le sang. Ce dernier étant une graisse, il ne peut pas se déplacer librement dans l’organisme, qui est composé d’eau à 70%.
Le LDL est utilisé pour transporter le cholestérol nouvellement produit du foie vers les organes et les tissus. Le HDL lui va servir pour transporter le cholestérol usé des tissus vers le foie, ou il va être recyclé.
Un mythe qui continue à persister
Aujourd’hui encore, l’idée selon laquelle un excès de cholestérol est mauvais pour la santé persiste auprès des professionnels. Ce mythe ne date pas d’hier. Cela fait depuis la fin des années 1950 que le milieu médical a fait la guerre au gras.
En effet, en 1957, le médecin américain Ancel Keys va entreprendre une des plus grandes études épidémiologiques de son époque. Cette dernière est connue sous le nom de l’étude des sept pays. Dans son exposé, ce médecin va montrer une corrélation quasi-parfaite entre la consommation de gras et les risques de maladies cardiaques. Et pour cela, il va combiner les analyses qu’il a obtenues des habitudes alimentaires de 7 pays.
Cependant, si cette étude a eu une grande influence dans le milieu de la médecine et de la nutrition, elle est au centre de certaines polémiques. À l’origine, Ancel Keys avait enquêté auprès de 20 pays différents. Comme il n’a rien obtenu de concluant, il n’a conservé que les données des pays qui confirmait son hypothèse. Eh oui, parfois, on ne recule devant rien pour avoir le dernier mot.
Trop de gras ou des problèmes d’inflammation ?
Suite à cette étude, de nombreux praticiens accusent le cholestérol de tous les maux. Pourtant, les recherches les plus récentes ne parviennent pas à montrer l’existence de liens entre l’excès de cholestérol et le risque de mortalité suite à des accidents cardiovasculaires.
Malgré cela, on continue de dire que trop de cholestérol dans le sang peut boucher nos artères. Cela occasionne aussi une perte d’élasticité des vaisseaux sanguins. En conséquence, cette situation augmente les risques d’accidents cardiovasculaires.
Or, ne devrait-on pas voir la situation sous un angle différent ? Nous savons que le cholestérol agit pour panser les tissus. Sa présence en excès n’est-il donc pas la conséquence d’une agression sur le corps ? Cela peut être notamment dû à des inflammations chroniques, et que l’organisme ne parvient pas à guérir.
Il faut arrêter de tirer sur l’ambulance
Faisons une petite analogie pour illustrer notre point. Nous savons qu’un mode de vie peu équilibré, le stress ou de mauvaises habitudes alimentaires peuvent modifier le pH du corps, en l’acidifiant. Or, dans une tentative de réguler la situation, l’organisme va puiser dans les minéraux présents dans les tissus.
Cela va pourtant occasionner une déminéralisation des tissus. Dans le cas des artères, cette perte de minéraux va provoquer une perte d’élasticité. En conséquence, de micro-fissures peuvent se former tout au long de ces vaisseaux sanguins. Face à cette situation, l’organisme ne peut pas se montrer passif.
Il déploie alors ses meilleurs agents pour panser ces plaies. Telles des pompiers, les protéines LDL transportent le cholestérol vers les zones de sinistres. Ces derniers vont s’associer avec des cellules immunitaires et du calcium pour colmater ces fissures. Ils vont alors former ce que l’on appelle la plaque d’athérome. Les protéines HDL vont, quant à eux, transporter les résidus de cholestérol pour que l’organisme les recycle.
On comprend très vite que si les fissures se multiplient, l’organisme va devoir multiplier la fabrication de plaque d’athérome dans les artères. Or, en s’épaississant, ils vont obstruer les vaisseaux sanguins. Cela mène alors à des troubles cardiovasculaires plus grave.
Agir sur les causes et non sur les conséquences
Comme nous avons pu le voir, la présence de cholestérol en excès est souvent une conséquence d’un mal plus profond. Or, au lieu d’aider le corps à soigner ce mal, on a tendance à vouloir limiter l’action de ses agents par la prise de médicaments, comme les statines.
Cependant, on doit se poser la question. En cas d’incendie, qui est en tort ? Les pompiers qui vont éteindre les flammes ou les flammes qui brulent les constructions ? La réponse nous semble évidente. De ce fait, ne serait-il pas logique d’agir sur ce qui provoque ces inflammations plutôt que d’empêcher l’action des cholestérols ?
Ainsi, avant de songer à une prise médicamenteuse, nous devrions d’abord songer à des solutions plus douces et revoir certaines de nos habitudes. Mieux dormir, effectuer des exercices physiques régulièrement, suivre un régime alimentaire plus sain sont tout autant de bonnes habitudes pour prendre soin de son corps, et limiter les productions de cholestérol.
